Pour des motifs divers allant de la nuisance sonore caractérisée au recel de délinquants en passant par le trouble de voisinage ou encore tapage nocturne, 42 débits de boissons du département du Mfoundi voient leurs activités temporairement suspendues pour une période de 21 jours à compter de la date de pose des scellés. Une décision du Préfet Emmanuel Mariel Djikdent qui pourrait aboutir à la fermeture définitive des établissements concernés en cas de récidive.
C’est par un Arrêté préfectoral datant du 2 avril 2024 que les tenanciers des débits de boissons concernés par cette mesure du ” Chef des Terres” ont été notifiés de cette “suspension temporaire” de leurs activités pour une période de trois semaines. Une décision qui entrera en application seulement à partir du jour de la pose des scellés par les différentes équipes de chaque arrondissement concerné.
En effet, ce sont les Sous-Préfets, notamment ceux des arrondissements de Yaoundé I, II, III, IV, V et VI en collaboration avec le Commissaire Central No 1 de la Ville de Yaoundé qui sont chargés chacun en ce qui le concerne de la mise en application de cette décision.
Parmi les débits de boissons concernés, 20 sont installés dans l’Arrondissement de Yaoundé I qui enregistre le plus grand nombre. Suivi de l’Arrondissement de Yaoundé IV avec 10 structures fermées dont le célèbre snack bar NNAM WA SAMBA, le temple du Bikutsi en plein cœur du très animé Carrefour IPTEC à Nkolndongo mais aussi LE PRINTEMPS à Mvog-mbi. L’Arrondissement de Yaoundé III vient en troisième position avec cinq structures visées, toutes du côté du quartier Obili parmi lesquelles le très réputé snack LE BOIVEMENT au Carrefour Chapelle Obili. L’Arrondissement de Yaoundé VI compte 4 snacks fermés, tous concentrés dans la même zone, au niveau du bouillonnant quartier Melen – Mini Ferme. L’Arrondissement de Yaoundé II figure aussi sur la liste 2 débits de boissons fermés, précisément GROS BRAS à Madagascar et PERROQUET BAR sis à Ekoudou-École de Police. L’Arrondissement de Yaoundé V n’est pas en reste, mais seulement avec une seule structure concernée, mais pas des moindres : le très couru SUCCÈS BAR au lieu dit Mobil-Mvog Ada.
NUISANCES SONORES, TAPAGE NOCTURNE, TROUBLE DE VOISINAGE
- le défaut de licence d’exploitation
- le non-respect des heures réglementaires de fermeture
- les nuisances sonores caractérisées
- le tapage nocturne
- le trouble de voisinage
- les activités hôtelières non autorisées ou encore
- le recel des délinquants.
Des éléments qui illustrent à suffisance la volonté d’Emmanuel Mariel Djikdent de lutter efficacement contre toute forme de désordre urbain dans la capitale politique du Cameroun.
Seule zone d’ombre dans ce tableau l’absence des débits de boissons du quartier Essos – Hotel du Plateau aussi animés que bruyants, de jour comme nuit, ou encore ceux du quartier Odza, l’un des plus mouvementés de la ville de Yaoundé ces derniers temps et ceci au vu des plaintes des populations vivant aux alentours ainsi que les malades qui fréquentent le ” Dispensaire Odza” Des gens qui souffrent de ne pouvoir trouver le sommeil la nuit venue et leurs enfants ayant d’énormes difficultés à réviser leurs leçons du fait de la musique assourdissante qui provient des nombreux snacks aux alentours qui rivalisent de volume pour attirer les clients. Ce faisant, ils mettent à mal, volontairement ou pas, la tranquillité des voisins. Les motifs de nuisance ou de pollution sonore, de tapage nocturne ou encore de troubles de voisinage correspondent très bien à ce genre de situation.

Pour Valery Tendjo Coordonnateur National de la Synergie Nationale des Exploitants des Débits de Boissons du Cameroun, les larmes aux yeux à l’issue de la rencontre du mercredi 3 avril 2024 à l’Hôtel de ville de Yaoundé à l’initiative du Préfet du Mfoundi au sujet de la lutte contre le désordre urbain à Yaoundé, la pilule est difficile à avaler. Comme il l’a rappelé à la presse, “42 bars quand même c’est 42 promoteurs et si on fait le ratio de 3 employés par bar, c’est tout de même environ 120 familles qui en pâtissent “. Pour lui, la douleur est aggravée par le fait que les responsables n’aient pas été approchés pour une quelconque conciliation. C’est en effet en venant participer à cette séance de travail que la copie de l’Arrêté Préfectoral, déjà signé la veille mardi, lui a été remise. ” C’est difficile. Trois semaines, c’est énorme. Il y a des impôts à payer et la date limite de renouvellement de l’impôt libératoire, c’est le 15 avril. Mais est-ce qu’on va payer ces impôts étant fermé ? Vraiment, c’est la catastrophe.” A-t-il confié aux hommes de médias. Pour Valery Tendjo, la décision a été prise sans une véritable analyse du problème.” Le secteur des débits de boissons, c’est 650 milliards d’impôts dus qu’on ne croit pas qu’en fermant, on fait du mal seulement aux promoteurs. Même l’État va souffrir parce que c’est des impôts qu’on coupe à la source”.
Plus qu’un avertissement, cette fermeture provisoire tient donc lieu de rappel à l’ordre du Préfet du Mfoundi Emmanuel Mariel Djikdent aux exploitants de ces débits de boissons. Ceux-ci risquent en effet pour certains, jusqu’à la fermeture définitive en cas de récidive. Il sera donc idoine pour ceux-ci, après les délais d’exécution de cette sanction, de revenir à de meilleurs sentiments en menant leur activité tout en respectant les lois et règlements du Cameroun.
Ce que ça fait… Ça fait !
