La mise au point du DTN MBOUSSI VICTOR
Entraineur de MMA certifié IMMAF, diplômé en techniques de planification et programmation de l’entrainement sportif, coach spécialisé dans les boxes pieds-poings, VICTOR MBOUSSI est un “homme de terrain” méthodique, méticuleux, rigoureux et perfectionniste dans son travail. Nommé Directeur Technique National de la défunte Ligue de MMA du Cameroun en 2018, il est au cœur de la structuration de cette discipline au pays de FRANCIS NGANNOU . Parmi les témoins oculaires de l’évolution de cette discipline, ce maillon fort de l’équipe du Président OLOMO GUY BERTRAND, parmi les fidèles de la première heure, nous donne ici des éclairages sur les grands chantiers et projets de la toute nouvelle FECAMMADA au lendemain de sa création. Pour lui, l’heure est désormais au rassemblement de toutes les expertises et compétences du MMA pour plus d’efficacité tellement “la moisson est grande et les ouvriers peu nombreux”. Plus de détails sur sa vision du MMA dans cette interview à nous accordée.
DTN MBOUSSI VICTOR, LE NOUVEAU “BÉBÉ” PARLANT DE LA FÉDÉRATION DE MMA EST ENFIN NÉ. VOS SENTIMENTS À L’ANNONCE DE CETTE NOUVELLE ?
Une fédération de MMA au Cameroun, c’est l’apothéose. Ma joie est débordante. C’est tout simplement historique , vraiment, plus de 10 ans d’efforts, d’attente. L’an 2023 sera gravé dans l’histoire après cette décision signée ce 26 mai par le Ministre des Sports et de l’Education Physique. Ce vendredi , c’est historique, ce qui nous arrive et nous en sommes fiers ; c’est immémorable, ce qui est arrivé.
PASSER DE LIGUE À FEDERATION, AU NIVEAU DE LA DIRECTION TECHNIQUE NATIONALE, QU’EST-CE QUI VA CHANGER ?
Je voudrais d’abord rappeler que ça a été une fierté pour moi en tant que premier DTN de cette ancienne Ligue de MMA de mener ce combat jusqu’à cette naissance de la Fédération. Nous avons mené ce travail depuis l’époque et nous avons conduit cette Ligue jusqu’à cet instant prestigieux. Déjà à l’entame, nous avons commencé à la base un sérieux travail de refondation et de formation de tout ce qui concerne une Direction Technique en terme de promo-vulgarisation et de développement de cette discipline. Nous allons donc logiquement nous orienter vers la continuité. Pour un départ à la DTN, il va d’abord falloir dresser le bilan de tout ce qui a été fait par le passé sur le plan de la formation et de l’organisation des compétitions avant de nous projeter vers l’avenir.

IL Y’A LE MMA ” AMATEUR” ET LE MMA ” “PROFESSIONNEL”. QU’AVEZ-VOUS À DIRE AUX ATHLÈTES À CE SUJET ?
En ce qui concerne les contenus pédagogiques, en ce moment nous assumons encore les fonctions dans la continuité. Rappelons donc tout d’abord qu’un travail sérieux avait déjà été mis sur pied au niveau de l’ancienne Ligue en fonction de ces distinctions entre le volet AMATEUR et le volet PROFESSIONNEL.
Le sport, à la base, il faut le préciser, a avant tout une vocation AMATEUR ; le secteur PROFESSIONNEL étant une exception. Ces deux pans étaient d’ailleurs très visibles á partir de la structuration de la Ligue où nous avions déjà un championnat AMATEUR et un championnat PROFESSIONNEL baptisé IMBGIM FIGHTING CHAMPIONSHIP qui a atteint sa vitesse de croisière cette année en cette 16e édition que nous avons organisé récemment. Nous en avons fait une compétition internationale qui a regroupé des combattants de plus de 7 pays africains. Donc le MMA Camerounais est bien positionné aujourd’hui en terme de développement tant dans son volet AMATEUR que dans son volet PROFESSIONNEL.
Et ce travail va davantage se poursuivre car dans le cadre fédéral et de l’importante mission qui nous a été déléguée par l’Etat, nous envisageons accentuer le développement du volet AMATEUR ceci à travers la promotion de la pratique et du développement du MMA Jeune c’est à dire les débutants et les enfants. Ce sont en effet ces enfants qui feront justement l’avenir du MMA camerounais.
Nous précisons que c’est cette vision qui va orienter le travail de ceux qui auront la lourde responsabilité de faire partie de la nouvelle DTN au sein de la FECAMMADA. Dans notre projet en effet, nous misons grandement sur les enfants : le MMA EDUCATIF. Ceux de nos enfants qui ont par exemple entre 8 et 10 ans aujourd’hui seront les futurs jeunes professionnels dans 10 ou 12 ans.
S’agissant du volet PROFESSIONNEL qui est déjà assez bien implanté dans notre pays comme je l’ai rappelé bien avant, nous continuerons à l’asseoir avec plus de sessions de formation et de recyclage pour les encadreurs pour qu’ils puissent mieux s’occuper de nos athlètes au moment ou ils vont passer du statut d’amateurs à celui de sportifs de haut-niveau que nous allons accompagner pour un meilleur positionnement sur le plan international.
Donc pour me résumer, LA CONTINUITÉ du travail de la DTN dans la nouvelle fédération de MMA du Cameroun va consister à former et capaciter les entraineurs pour une meilleure prise en charge et un encadrement optimum des athlètes de haut-niveau et les combattants professionnels d’une part, et trouver les voies et les moyens via notre circuit professionnel , l’IMBGIM FITHING CHAMPIONSHIP pour positionner ces compétiteurs dans les plus prestigieuses organisations de MMA au monde d’autre part.

UNE FÉDÉRATION DOIT SE DÉPLOYER SUR TOUTE L’ÉTENDUE DU TERRITOIRE . DISPOSEZ-VOUS D’ASSEZ DE RESSOURCES HUMAINES POUR QU’IL Y AIT DES ENTRAINEURS DANS TOUTES LES RÉGIONS DU CAMEROUN QUAND ON SAIT QUE BON NOMBRE DE COACHS EXPÉRIMENTÉS ONT DÉJÀ DES FONCTIONS AU NIVEAU NATIONAL ? QU’EST-CE QUI EST PRÉVU À CE SUJET ?
Merci pour cette question qui me permet d’entrer plus en profondeur dans le vif du sujet en ce qui concerne ma qualité de DTN. En fait, la formation est ce qui constitue la clé de voûte du développement du MMA au Cameroun.
Sans tarder, le Président de la FECAMMADA nous a confié comme mission et ceci dans le cadre de nos fonctions que nous assumons encore de façons transitoire, de recenser et de répertorier toutes les compétences et les capacités techniques que dont nous disposons dans le domaine de l’entrainement du MMA dans notre pays du sommet à la base. Certes aujourd’hui, grâce au travail de la Ligue, la Fédération dispose des techniciens formés de niveau international, mais leur nombre n’est pas encore suffisant par rapport à notre projet de vulgarisation du MMA dans notre pays.
Or nous devons créer des démembrements de la Fédé sur le plan régional, départemental et jusqu’aux arrondissements. Et vous faites bien de le relever que plusieurs de nos coachs font déjà parti de la DTN ou alors de l’encadrement de nos équipes nationales. Il faut donc du personnel. Le Président OLOMO nous a donc confié la tâche de recenser tous les responsables techniques, puis par la suite , de former les nouveaux encadreurs qui seront déployés sur le terrain partout ou besoin sera. C’est donc toute une grande campagne de formation que nous allons lancer dans les jours à venir.
Entre temps, dans l’immédiat, nous allons lancer des appels à candidature pour les encadreurs techniques déjà opérationnels. Que les personnes intéressées par notre projet nous fassent parvenir leurs références et leur diplômes d’entraineurs. Pour ceux qui n’en disposent pas, nous pourrons leur donner une certification pour que le moment venu, ils soient capables de candidater pour les postes à pourvoir dans les différents démembrements de la FECAMMADA afin que le MMA soit pratiqué sur l’ensemble du triangle national.
CES DERNIERES ANNÉES ONT AUSSI ÉTÉ MARQUÉES PAR DES DISANCTIONS AU SEIN DE LA GRANDE FAMILLE DU MMA CAMEROUNAIS. AVEZ-VOUS UN MESSAGE À L’ENDROIT DE TOUS CES ” OPPOSANTS” MAINTENANT QUE LA LIGUE A CÉDÉ LA PLACE À LA FÉDÉRATION ?
Avant mon message, je voudrais rappeler que la dynamique des organisations repose sur la contradiction. Pour moi, et ce point de vue est personnel, ça n’a jamais été des opposants. Ça été peut-être des idées qui n’avaient pas été bien partagées, des positions qui s’orientaient parfois vers des débats de personnes.
Déjà comme je l’ai souligné, la dynamique c’est la contradiction et nous avons su bien accepter cette contradiction au sein de la défunte Ligue parce que toutes ces personnes dont vous faites allusion ont toujours appartenu à ce mouvement qui est né comme vous le savez il y’a plus de 10 ans aujourd’hui. Presque tous, les mêmes acteurs , avaient tout simplement des divergences sur des questions administratives ou des postes d’encadreurs.
Nous avons toujours accepté cette contradiction, nous avons toujours accepté ce débat d’idées. Sauf que nous avons toujours souhaité que ces échanges se fassent au sein même du mouvement, au sein même de cette Ligue et que ces acteurs viennent s’y exprimer. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Je vous prend vous même à témoin, par le passé, beaucoup parmi nos frères à qui vous faites allusion ont préféré s’exprimer en marge de notre mouvement.
En tant que DTN de cette ancienne Ligue, et là je parle comme simple technicien au même titre que les autres, je militerai toujours pour le rassemblement, pour l’unité de la GRANDE FAMILLE du MMA camerounais. Parce qu’effectivement comme son nom l’indique et si je peux me répéter, la fédération fédère, la fédération rassemble. Et non pas seulement les associations et les clubs mais aussi les individus et les compétences. Au-delà des divergences d’opinion , c’est une grande famille qui doit se consolider et chaque membre a sa place en fonction de ses capacités et ses compétences.
Nous exhortons donc toutes ces personnes qui étaient encore ” dehors”, que ce soient les techniciens, que ce soient les administratifs, à venir “entrer dans la maison”, dans cette fédération pour laquelle nous avons tous combattu. Il y a de la place à l’intérieur pour tout le monde. Les ouvriers sont peu, et la moisson est assez grande. Nous avons besoin du personnel. Nous avons besoin de leurs idées pour continuer à travailler. Nous pensons sincèrement, du moins pour ce qui me concerne en tant que DTN, que toutes les contributions sont les bienvenues pour nous accompagner vers le succès.
Merci au Président OLOMO, merci à toute la grande famille du MMA Camerounais.
Merci au Ministère des Sports pour cet honneur, pour cette confiance avec cette nouvelle fédération.
C’est le travail qui continue.
Entretien réalisé le samedi 27 mai 2023 au siège de la FECAMMADA à Yaoundé.
Ce que ça fait….ça fait !