L’incident se serait produit le lundi 27 mai 2024 au jardin zoo botanique de Mvog-Betsi à Yaoundé. L’enfant âgé de six ans s’est fait mâcher une partie de son avant-bras droit jusqu’à l’os par une hyène tachetée après que ce dernier a inconsciemment introduit son bras dans la cage pour toucher cet animal sauvage.
L’information a été rendue publique par un communiqué radio-presse signé du Ministre des Forêts de la Faune(MINFOF) Jules Doret NDONGO datant du 31 mai 2024. Dans ce document, on constate d’entrée de jeu que l’identité de l’enfant n’a pas été révélée, ensuite que le rôle des parents ou des personnes adultes qui l’accompagnaient et donc censées le surveiller n’a pas été indiqué et enfin que les circonstances ayant entrainé la présence de cet enfant dans ce lieu ce lundi 27 mai 2024 n’ont pas été précisées. Le MINFOF indique tout simplement dans son communiqué que ” l’enfant s’est fait couper une partie de son avant-bras par l’hyène tachetée (Crocuta crocuta) occupant un enclos du jardin zoo botanique “.
La victime aurait donc vraisemblablement échappé à tout contrôle de la part des adultes présents en ce lieu ce jour et aurait été victime de sa curiosité au point d’en perdre une main. Il aurait de lui-même introduit son bras dans la cage pour toucher l’animal et ce dernier en aurait profité pour la happer et la mâcher au même instant comme cela est indiqué dans le document. En effet, il y est expliqué que ” l’enfant avait commis l’imprudence de franchir le cordon de sécurité, de s’approcher de la cage et d’introduire son bras à l’effet de toucher l’animal”. Scénario très troublant et véritablement incompréhensible quand dans la suite des explications, Le Ministre Jules Doret NDONGO précise que : ” il est important de noter que la cage de cette hyène est l’une des plus sécurisées du zoo avec un double maillage de grille donc l’une interne et l’autre externe “. Une double sécurité qui n’a paradoxalement pas pu empêcher que ce drame survienne. La jeune victime qui devra désormais continuer sa vie avec ce traumatisme psychologique des circonstances ayant entrainé la perte de sa main a été conduit au Centre des Urgences de Yaoundé (CURY) pour une prise en charge et un suivi médical.

CET ANIMAL FERME SES MÂCHOIRES AVEC UNE FORCE DE 3000 KG/cm²
Rappelons que l’hyène tachetée (Crocuta crocuta) est la plus grande de cette espèce et est originaire d’Afrique subsaharienne. C’est avant tout un chasseur, mais aussi un charognard capable de digérer les os, de la peau et les restes d’animaux. Cet animal, d’après des expériences scientifiques, ferme ses mâchoires avec une force impressionnante de 3000 kg/cm² comparativement à 150 kg/cm² pour le loup ou encore 15 à 20 kg/cm² pour l’homme. L’hyène tachetée dans la vie sauvage, quand elle chasse, cible généralement les jeunes animaux, tout comme les animaux âgés parmi les populations de gnous ou bien de gazelles. Les jeunes proies, elle les tue d’un coup de mâchoire et pour les adultes, elle n’hésite pas à les manger vivantes. L’enfant n’avait donc pas de chance, une fois sa main dans la gueule de cet animal sauvage.

En attendant les résultats de l’enquête administrative qui a été ordonnée afin “d’établir les responsabilités”, des questions se posent : Comment cet enfant de six ans s’est retrouvé face à l’hyène ? Qui l’a conduit ce jour à cet endroit ?
Comment est-ce que des enfants dans un parc zoologique peuvent rester sans surveillance, ni des parents, encore moins des guides ? Où étaient les responsables du zoo au moment de l’incident ? Ce personnel qui est censé connaître les dangers que représente le rapprochement de l’homme de ces animaux qui sont encore sauvages ? Ont-ils fait le briefing avant de laisser entrer les visiteurs ? Bref, comment se passent les visites dans ce jardin zoo botanique ? La distance de sécurité pour observer les animaux est-elle respectée ? C’est quoi le protocole ? Mais aussi, les animaux sont-ils régulièrement nourris dans ce zoo ? Et enfin, qui sont les parents de cet enfant et où étaient-ils au moment du drame ?
L’enquête annoncée par le MINFOF devra donc élucider toutes ces zones d’ombre et permettre non seulement d’évaluer l’efficacité des mesures de sécurité en vigueur à Mvog-Betsi d’une part et proposer le cas échéant un protocole de sécurité actualisé, conforme à ce qu’on observe dans des structures pareilles, ailleurs dans le monde d’autre part. Et ceci afin qu’un tel incident ne se reproduise plus. Sortir pour une balade dans ce lieu de détente ne doit plus entraîner un drame de cette nature… Les conclusions de cette enquête administrative permettront certainement de voir plus clair dans la gestion de cette aire protégée, à condition toutefois que ce ne soit pas un effet d’annonce et que le document portant le fruit de ces recherches soit randu public. Le MINFOF cependant s’est voulu rassurant en rappelant à l’opinion publique que le parc zoo-botanique de Mvog-Betsi à Yaoundé reste une zone de récréation sécurisée.
Crée en 1951 part Monsieur Pfeiffer le zoo de Mvog-Betsi au départ était utilisé par les expatriés comme espace de quarantaine pour les animaux sauvages qui à cette époque étaient destinés à l’exportation. Il passe aux mains de l’administration camerounaise en 1971 via le Ministère de l’Agriculture, Direction des Eaux et Forêts et en 1992, c’est le Ministère de l’Environnement et des Forêts qui en prend la responsabilité. Tombé en désuétude entre temps, le Ministère de l’Environnement et des Forêts décide de sa réhabilitation et sa transformation en parc zoologique et botanique avec l’aide du Gouvernement Britannique en 1997. Ses missions de nos jours sont la récréation, mais aussi la recherche biologique et l’éducation pour la conservation
Ce que ça fait… Ça fait !